Amazonie, Californie, Sibérie, Afrique subsaharienne… des millions d’hectares de forêts sont partis en fumée ces derniers mois, et le monde regarde à présent l’Australie brûler avec colère et désarroi. La proximité des flammes avec les habitations et les villes, l’ampleur de la catastrophe et l’hécatombe d’animaux alarment la planète, et mettent à nouveau le réchauffement climatique au coeur des débats, devant une situation plus que préoccupante…

Un nouveau type d’incendie

Malgré la fréquence des feux de forêts depuis plusieurs années, les derniers embrasements atteignent de nouveaux records en terme de destruction. En Amazonie, on a dénombré 66 750 départs de feux en six mois l’année dernière; la Sibérie aurait perdu au moins 3 millions d’hectares de forêts et l’Australie dépasse à présent les 8 millions d’hectares calcinés! Des chiffres qui font perdre la tête… mais pourtant bien réels. L’augmentation des températures et de la durée de période de sécheresse a donné naissance à ces « méga-feux ». Incontrôlables, ils ravagent tout et sont propagés par des vents chauds violents. Le plus inquiétant? Ils forment leur propre climat. Ce n’est plus l’effet « boule de neige » mais « boule de feu ». Comme l’explique Mathieu Vidard sur France Inter, « Ces feux sont d’une telle intensité qu’ils génèrent leur propre climat. Ils forment des pyro cumulonimbus, des nuages surnommés les « dragons cracheurs de feu ». Ils provoquent des orages géants, peu chargés en pluie mais avec un fort potentiel de créations d’éclairs et en touchant le sol ils créent de nouveaux incendies. » C’est un cercle vicieux et mortel.

Une catastrophe environnementale

Avec l’équivalent de la Lituanie parti en fumée, et des milliers de km2 dévastés, c’est plus d’un millard d’animaux qui ont perdu la vie! Ceux qui survivent ne pourront pas vivre dans un environnement dévasté, ou loin de leur habitat naturel. De plus, la saison sèche est à ses débuts, le pire est à craindre… Les médias relaient d’atroces clichés qui montrent l’ampleur de l’hécatombe, et le koala, espèce déjà menacée, est en grand danger. Des milliers d’individus ont péri, tout comme les renards volants. Plus de 100 000 personnes évacuées, 24 morts… le bilan est déjà très lourd. Les forêts tempérées, habituellement humides et davantage protégées, sont elles aussi victimes des feux.
Ces incendies sont désastreux pour le changement climatique, car, provoqués par le réchauffement de la planète, ils l’accélèrent encore plus.

Des gouvernements apathiques et indifférents

Les climato-sceptiques sont malheureusement à la tête de plusieurs grandes puissances comme les Etats-Unis, l’Australie, ou encore le Brésil. Le parti libéral et conservateur australien ne peut cependant fermer les yeux sur les conséquences de l’indifférence des dirigeants et des populations, mais continue d’encourager et de financer l’industrie du charbon, connue pour son désastreux impact écologique. Les habitants sont eux aussi directement touchés par ces tragédies environnementales. La ville de Canberra, située au sud de Sydney, enregistre un taux de pollution 20 fois supérieur au seuil de péril établi par l’Organisation Mondiale pour la Santé, et est devenue ces derniers jours la ville la plus polluée au monde à cause des fumées toxiques.
On pourrait comparer l’accumulation des tragédies humaines et environnementales de ces derniers mois, parues dans les journaux et dans les médias, à un début de scénario catastrophe d’un film de science fiction. Pourtant la situation est bien réelle. Faut-il que nos maisons prennent feu? Faut-il que nos forêts s’embrasent? Glenn Albrecht, philosophe australien le dit bien : « si votre hypocrisie continue, vous allez tous brûler ».

De nombreuses cagnottes sont actuellement en cours pour venir en aide aux pompiers australiens et aux organismes qui sauvent les animaux, et le monde prend conscience de la gravité de la situation. Si nos dirigeants ne réagissent pas, nous ne devons pas faire de même. Partageons, réutilisons, économisons, votons juste et continuons de résister à tout ce qui détruit la Terre, notre unique maison.