La 92ème cérémonie des Oscars s’est déroulée le 9 février, avec le sacre du film « Parasite » de Bons Joon-ho ou encore de Joaquin Phoenix pour sa performance dans le « Joker ». Lors des remises de prix, certains acteurs comme Leonardo DiCaprio délivrent un discours porté sur le développement durable et le changement climatique. Mais le 7ème art n’est pas réputé pour être un exemple d’éco-responsabilité… Le grand écran peut-il allier films à succès et écologie?

Une industrie polluante

Une étude de 2006 accusait les studios Hollywoodiens d’être le deuxième plus gros pollueur de Californie juste derrière le pétrole. Des tonnes de déchets ne sont pas recyclés pendant les tournages, comme par exemple les bouteilles d’eau et gobelets en plastique, les mégots… Un grande quantité d’électricité nécessaire, des transports à répétitions en avion ou en voiture, construction de bâtiments dans des zones protégées comme en Norvège pour l’opus James Bond 25, la liste des actions polluantes est longue… James Bond est d’ailleurs un très mauvais élève en terme d’écologie puisque le tournage a gâché 30 millions d’euros de voitures. L’industrie du cinéma surconsommer et produit énormément de déchets, avec des décors coûteux et du matériel qui finira à la poubelle. Enfin, en ce qui concerne la mention « Aucun animal n’a été blessé sur le tournage », on pourra pointer du doigt l’hypocrisie du film Expendables 2 qui a tout de même engendré la mort de plus de 10 000 chauves-souris. La colonie protégée a durement vécu la présence de Sylvester Stallone.

Un moyen d’expression

Depuis quelques années, le cinéma se veut pourtant être porteur de messages sociaux et environnementaux. Le film d’Edouard Bergeon « Au nom de la Terre », qui a réuni 1 970 000 spectateurs, dénonce les conditions de vie des agriculteurs et la difficulté à changer de mode de production. On se souvient également de « Demain », avec Cyril Dion et Mélanie Laurent, ou encore le succès d’ »Une vérité qui dérange » d’Al Gore. Le 7ème art alerte par ces oeuvres sur la situation écologique et incite le public à l’action.

Vers un cinéma plus écologique?

Avec la prise de conscience et la mise en place de collectifs, le secteur du cinéma tend à se responsabiliser. Ecoprod veut « agir pour des productions audiovisuelles et cinématographiques respectueuses de l’environnement », en mettant à disposition des outils tels que le calculateur Carbon Clap, et permet d’évaluer le bilan carbone d’une production, ou encore un guide de l’écoproduction. La liste des initiatives est longue et peut s’appliquer de façon concrète, encore faut-il que les producteurs en fasse les démarches. Le Green Seal EMA Awards est un prix qui décerne les films durables aux Etats-Unis, et récompense « BlacKkKlansman » de Spike Leeen 2018 pour ses efforts. Recyclage, éclairage aux LEDs, gobelets réutilisables, vêtements et surplus de nourriture donnés… ces initiatives sont abordables et encouragées.

Malgré les discours et une prise de conscience, l’industrie du cinéma reste un secteur très polluant. Les acteurs, réalisateurs et producteurs commencent néanmoins à s’engager réellement, et on espère que les pratiques durables continueront de se développer.