La Transat Jacques Vabre fête cette année sa 14ème édition, au Havre, avec le départ de 59 bateaux en direction de Salvador de Bahia, au Brésil. La Transat en double a attiré encore cette année de nombreux visiteurs, célébrant la mer, la voile, le café, et l’environnement.
Parmi tous ces skippers engagés, nous sommes allés rencontrer Thibault Hector, afin de parler courses et écologie.

Peux-tu nous parler de ton parcours et comment tu as été amené à faire la Transat Jacques Vabre?

Etant de Saint Malo, je faisais de la voile à l’école, ainsi qu’en famille car nous avions un bateau. J’ai fait des études de restauration et j’ai ensuite monté des brasseries. J’avais un nouveau projet tous les quatre ans, et j’ai souhaité revenir à la voile, et de me mettre à la course au large, aidé de mon amie Servane Escoffier qui m’a donné un gros coup de main à mes débuts. C’est maintenant la 6ème Transat à laquelle je participe; la première était juste après mes études en 2000, et la dernière était le Défi Atlantique cet hiver.

Ayant l’habitude de naviguer, te sens-tu stressé?

Non, mais il y a toujours une petite tension au départ, car à chaque fois les conditions sont différentes; elles sont bonnes pour ce départ mais cela va vite changer et nous allons être cueillis par une tempête dans le Golfe de Gascogne, mais on y va pour ça! Après c’est à celui qui gère le mieux la crise qui va s’en sortir. L’enjeu est d’assurer quand le mauvais temps est là et d’en sortir avec le minimum d’égratignures et le maximum de vitesse à la fin.

Comment s’organise la vie à bord du bateau notamment vis-à-vis des déchets?

Nous déballons déjà beaucoup de choses à terre et on essaye d’acheter le minimum de produits emballés dans du plastique. En mer, nous avons des sacs poubelles biodégradables, et nous avons une crash box, qui est une boite étanche, en cas de choc, dans laquelle on stocke tous nos sacs poubelle, que l’on décharge à l’arrivée. On part avec un bateau « propre », nous faisons ainsi près de 8000 kilomètres avec 40 litres de gasoil. Nous avons très peu d’émissions de CO2. Nous utilisons malheureusement encore des bouteilles plastique, car nous n’avons pas de déssalinisateur…
Lorsque tu traverses l’Atlantique comme ça, tu te rends compte des problèmes de pollution et des enjeux environnementaux dans l’océan… La prolifération d’algues, le plastique flottant… j’ai même croisé un transat au beau milieu de l’océan! On rencontre aussi de moins en moins de mammifères, et en tant que restaurateur je m’aperçois des prix qui flambent… Néanmoins nous avons une belle région, une belle planète et on fait des sports qu’on aime, c’est pour ça qu’il faut rester positif!

De nombreux skippers s’engagent pour la planète, et partagent ainsi leurs valeurs, leur passion, et une éthique.
Les 59 concurrents sont partis dimanche 27 octobre en début d’après-midi, pour plus de 4000 miles de course à travers l’Atlantique avec un seul but: Salvador de Bahia!