Malgré la pression de certains industriels, l’Union européenne a adopté une législation visant à interdire une dizaine de familles de produits en plastique ou en polystyrène expansé (PSE) à usage unique. Selon Bruxelles, ceux-ci représentent 70 % des déchets échoués sur les plages ou flottants dans les eaux maritimes européennes.

Les mesures adoptées par l'Europe

En mai 2018, la Commission européenne a présenté une proposition de loi visant à bannir l’usage des plastiques à usage unique. Dans la nuit du 18 décembre 2018, les instances de l’UE sont parvenues à un accord malgré les pressions exercées par le lobby de la plasturgie.

Fin du plastique à usage unique et des contenants en PSE

Promulguée fin du premier trimestre 2019, cette directive est porteuse d’une excellente nouvelle pour l’environnement, la fin de certains plastiques à usage unique d’ici à 2021. Les États membres disposent ensuite d’un délai de 2 ans pour la transposer au niveau national, avec même la possibilité d’aller plus loin que les dispositions imposées sur le sol européen.

L’agenda des interdictions :

    • à partir du 1er janvier 2020 : les assiettes et couverts en plastique à usage unique sont définitivement interdits ;
    • d’ici à 2021 : cette interdiction est étendue aux gobelets et contenants alimentaires en polystyrène expansé, aux cotons-tiges, aux agitateurs de boisson (touillettes) et aux bâtonnets pour ballons gonflables.

Pour l’ensemble des produits concernés par cette interdiction, il existe déjà des alternatives comme les cotons-tiges en carton ou les gobelets réutilisables proposés par Esprit Planète.

A noter également que, pour certaines de ces interdictions, la France avait une longueur d’avance sur l’Europe, notamment en ce qui concerne :

        • les gobelets jetables, assiettes et cotons-tiges via la loi de transition énergétique ;
        • les couverts, touillettes et pailles à usage unique au travers de la loi EGAlim.
Esprit Planete contre la pollution

30% de plastique recyclé dans les bouteilles

L’Europe l’a bien compris, promulguer des interdictions à l’encontre du plastique à usage unique n’est pas suffisant en soi. C’est pourquoi, elle les accompagne :

    • de mesures en faveur du recyclage notamment en ce qui concerne les bouteilles plastiques (PET). Actuellement, celles-ci ne sont collectées qu’à hauteur de 58% au niveau européen, avec de grandes disparités entre les états membres. La France ne figure d’ailleurs pas parmi les meilleurs élèves en ce qui concerne le tri individuel de ces emballages pour boisson. Elle devra toutefois se plier aux nouvelles mesures imposées par les institutions européennes afin que la collecte sélective des bouteilles jetables passe à 77 % d’ici à 2025 et 90 % à l’aube 2029 ;
    • de nouvelles obligations pour les industriels de la plasturgie : le couvercle ou le bouchon de tout récipient pour boisson à usage unique devra obligatoirement être solidaire de celui-ci. De nombreuses marques d’eau minérale et d’eau de source ont d’ores et déjà adopté de tels bouchons solidaires. Par ailleurs, les industriels devront employer au minimum 30 % de r-PET (plastique recyclé) dans chaque nouvelle bouteille jetable produite à l’horizon 2030.

Extension du principe du « pollueur-payeur»

Déjà décliné en France pour les mégots, l’Europe a décidé de soumettre les cigarettiers au principe de la responsabilité élargie des producteurs, mais également les fabricants de filets de pêche ou encore de ballons gonflables.

En clair, les industriels des secteurs d’activité précédemment cités voient le principe du « pollueur-payeur» étendu au niveau européen. Par le biais d’une écotaxe, ils devront assumer :

  • le coût de collecte, de recyclage et de traitement des mégots et autres filets de pêche. Selon les chiffres fournis par le Ministère de la Transition écologique et solidaire, en France, ce sont jusqu’à 25 000 tonnes de mégots qui finissent dans la nature chaque année ;
  • les initiatives et campagnes d’information visant à sensibiliser le public.

Et si vous anticipiez la législation ?

Devant l’urgence de la situation, certains territoires ont décidé d’agir et d’anticiper les directives européennes. C’est le cas de la ville de Rennes qui a décidé d’interdire les gobelets jetables lors des manifestations culturelles.
C’était le cas pour pour la fête de la musique et les Transmusicales 2018. En 2017, un accompagnement a été mis en place pour démontrer aux différents acteurs, bars et associations, que la mise en place des gobelets réutilisables était simple, facile et efficace. En 2018, ces acteurs se sont organisés et ont soit acheté, soit loué leurs gobelets réutilisables. Les bars et les associations étaient libres de se tourner vers n’importe quel acteur mais la plupart ont fait confiance à Esprit Planète, entreprise basée à Rennes.
Cette initiative a permis de réduire de manière considérable les déchets présents dans la ville et a facilité le travail des agents communaux le lendemain de la fête.

Certains territoires ou organisation ont décidé d’anticiper la législation et de changer leurs comportements dès maintenant.
Gandhi disait « Sois le changement que tu veux voir dans le monde ». Certains ont déjà pris cette résolution  :).