L’emballage plastique jetable a révolutionné la façon de consommer durant le XXe siècle. Dans l’alimentaire, sa durée d’utilisation n’excède parfois pas plus de quelques minutes, alors qu’il va continuer à polluer pendant des décennies, voire des siècles. Il représente donc un véritable danger pour l’environnement, et indirectement, pour la santé humaine. Les filières de recyclage étant encore peu efficaces en France, que deviennent les emballages et gobelets jetables non recyclés ?

68 kg de plastique jetable par an et par français

Selon les chiffres de 2015, une personne dans le monde utilise chaque année l’équivalent de 40 kg de plastique et d’emballages jetables. En ce qui concerne la France, ce chiffre grimpe à 68 kg par an et par personne, soit 5 kg de plus que la moyenne européenne. S’il y a pas de données plus précises à ce jour, il est fort probable que ces chiffres soient toujours en train de progresser.

Le problème majeur de l’utilisation de ces emballages éphémères, c’est évidemment qu’ils finissent pour l’essentiel dans la nature. Ainsi, sur les 68 kg annuels découlant de notre mode de consommation, 61,2 kg seront toujours dans la nature bien après notre disparition. Au terme d’une vie (82,16 ans en 2016), cela représente un peu plus de 5 tonnes qui continueront de polluer terre et mer.

La filière de recyclage ne récupère que 14% des contenants à usage unique

Des chiffres renversants, mais qui collent à la réalité du traitement de ces emballages et contenants jetables en plastique. Ainsi, selon les sources :

    • de 30 à 50 % se retrouvent accidentellement ou intentionnellement dispersés dans la nature ;
    • de 20 à 40 % de ce polymère à usage unique est mêlé à d’autres ordures ménagères (tri non sélectif) pour finir sous terre dans un centre d’enfouissement. Une solution qui ressemble davantage à un cache-misère ;
    • de 10 à 14 % parviennent dans une UIOM (usine d’incinération d’ordures ménagères) ou dans une UVE (Unité de Valorisation Energétique) pour y servir de combustible. Cette opération permet la production d’électricité et d’eau chaude. En Ille-et-Vilaine (35) par exemple, l’UVE alimente le réseau de chaleur urbain et fournit de l’eau chaude à 20 000 foyers de Rennes Métropole et au Centre Hospitalier Universitaire de Pontchaillou. Outre un rendement faible, une telle incinération est par ailleurs à l’origine d’émissions de dioxines dans l’atmosphère ;
    • 14 % sont effectivement collectés par la filière de recyclage.

1% à 2% du plastique jetable réellement intégré dans un cercle vertueux

A cette faible quantité de déchets en polymère potentiellement recyclables, il faut de nouveau soustraire 4 %. La raison ? Ils ne seront jamais intégrés au processus de recyclage, généralement en raison de leur perte.

 

      • Ce ne sont donc plus de 30 à 50 % qui finissent dans la nature, mais plutôt de 34 à 54 %.

Sur les 8 % restants, la majeure partie entre dans la conception de fibres pour le textile. Ces dernières subiront par la suite divers traitements chimiques indispensables pour le prêt-à-porter. Ainsi modifiées, ces fibres deviennent alors impropres à un nouveau recyclage.

Selon les sources, 1% à 2 % de l’ensemble des déchets « plastique jetable » que chaque Français génère peuvent réellement être recyclés. Cela signifie que les polymères collectés sont traités de manière à constituer une nouvelle matière plastique dont les caractéristiques sont quasiment similaires au matériau d’origine. Cela signifie donc que celle-ci est elle-même potentiellement recyclable si elle est correctement collectée.

Le changement commence par soi

Si le recyclage à 100% de tous les plastiques et contenants à usage unique n’est pas pour demain, tout cela n’est pas une fatalité. Les mentalités, la volonté des pouvoirs publics, les mesures d’interdiction votées par l’Europe, c’est indéniable, les lignes bougent, mais pas assez rapidement.

Pour accélérer le mouvement, c’est à chacun d’entre nous, société civile, organisateurs de festivals ou encore collectivités publiques, de modifier nos habitudes de consommation sans attendre que ces changements soient imposés par une loi.
Et la plus simple manière de ne pas grossir les chiffres du plastique jetable est de ne plus en consommer, par exemple :

  • pour le milieu associatif et les organisateurs dans l’événementiel : en optant pour les gobelets réutilisables Esprit Planète ;
  • pour les particuliers : au quotidien, il est ainsi possible d’acheter ses aliments en vrac ou à la découpe, de remplacer le film étirable par un contenant réutilisable, de fuir les fruits et légumes (même bio) emballés individuellement ou encore de délaisser les bouteilles d’eau au profit d’une gourde ou d’un pichet selon l’utilisation désirée.

Et vous, quels gestes adoptez-vous au quotidien pour bannir les sur-emballages et contenants à usage unique ?