Les Grands Gamins

Nous avons commencé ce projet en 2016 avec mon ami Mathieu, puis Diane Claire est arrivée, notre chef-cuisto pour ce projet, pour qui nous avons eu un coup de coeur. Nous avions les mêmes envies à savoir valoriser les circuits courts, les produits bio, le local, le fait maison et aucun congélateur dans nos cuisines. Cette mentalité étant établie nous avons ouvert notre petit café de quartier et cela a explosé direct! On croyait faire une trentaine de couverts pour le premier service et on en a eu 70! On a très vite constaté que le modèle à trois ne marchait pas, donc on a recruté et constitué une équipe. C’est là que l’aventure collective est née, avec cette identité forte de faire un café de quartier avec des produits simples, bons et efficaces. On se fournissait pour quelques références chez notre caviste voisin, qui nous a fait part de sa volonté de réaliser d’autres projets, et nous avons décidé d’acquérir ce local au bout de seulement neuf mois d’existence. D’autres bars et commerces sont arrivés sur le mail, ce qui dynamise le quartier dans une bonne atmosphère car on s’entend tous bien. Jean-Louis, patron de plusieurs lieux sur Rennes comme le Hibou et St Germain nous a aussi donné de bons conseils, avant d’ouvrir le bar de La Piste au bout de l’avenue, et la concurrence entre les établissements est saine. En terme de programmation pour la fête de la musique par exemple, on s’informe de nos choix afin d’être complémentaires.

Cela aurait été dommage de rater ce local, juste à coté, qui est devenu une sorte de succursale des Grands Gamins, où l’on retrouve tous les produits que l’on vend, à savoir le vin, la bière, l’épicerie fine et artisanale. Nous faisons beaucoup de conserverie, en essayant également de rester local, ce qui nous amène à travailler avec Groix Et Nature par exemple, qui est donc basée sur l’ile de Groix, et produit des conserves de qualité avec des matières premières d’excellence. Nous allons aussi chercher des produits d’épicerie plus fine, avec pour les poivres et épices des producteurs sur Paris. Nous travaillons avec des produits français et locaux au maximum. Nous regardons comment sont faits chacun de nos articles, comment ils sont acheminés et quelle éthique ils peuvent avoir au niveau social. Nous souhaitons proposer des prix raisonnables.

Toutes nos bières sont issues de micro-brasseries locales, principalement bretonnes, et pour le vin, on a pris un virage très fort sur le côté nature, et toujours en direct. Nous voulons travailler avec les vignerons en direct et qui travaillent de façon éthique dans le respect de la terre et du produit sans ajouter de sulfites. Certains producteurs viennent nous démarcher, sinon on peut aussi aller vers eux, c’est un peu des deux. On voit qu’il y a de plus en plus de jeunes entrepreneurs qui viennent nous solliciter. Il faut également mettre en avant le coté social, et nous souhaitons réellement travailler avec des producteurs qui respectent ces valeurs. L’idée de collectif chez nous est très importante.

Depuis nos débuts, nous avons énormément évolué. Nous le voyons aussi par rapport à nos volumes car plus il y en a, plus cela génère des déchets; donc il faut pouvoir les traiter. Nous nous sommes battus avec la ville pour avoir plus de bacs et de passage, car cela débordait. Nous avons fait une grosse démarche par rapport au tri et avons à présent une poubelle de bio-déchets, un passage pour les cartons et plastiques et un autre contenant pour tout le reste. Nous avons aussi adhéré à la charte éco-responsable de Rennes Métropole, qui nous donne des conseils et qui nous permet d’être exigeants envers nous-même. Nous avons de moins en moins de déchets plastiques car on y prête de plus en plus attention. Pour les pailles, elles sont en blé; et nous avons des gobelets réutilisables que l’on a personnalisés à l’effigie des Grands Gamins, de l’Epicerie du Mail, et du Bistro Cocagne. On fait attention aux emballages en cuisine, et on est en train de chercher de gros bocaux afin d’acheter en vrac et d’avoir plus de gros contenants. Quant aux produits ménagers, nous essayons de limiter les ingrédients nocifs et de trouver un compromis entre le prix, l’efficacité et le coté éthique et écolo. Nous avons sélectionné des produits plus éco-responsables, tout en restant exigeants sur l’hygiène.

Je pense que les petits commerces qui vendent des produits locaux de qualité sont accessibles pour tout le monde, à partir du moment où l’on change son mode de consommation. Nous avons été habitués à consommer à outrance, à gâcher… je peux m’en apercevoir quand je vois les générations précédentes. Il ne faut plus chercher à remplir son frigidaire à ras bord, car cela finit par faire dans la plupart des cas, du gaspillage. Ce mode de consommation est arrivé dans les années 70-80, et il faut changer ses habitudes, à savoir manger moins de viande et de poisson, faire ses courses plus régulièrement, et acheter moins en quantité. Cela est possible et au niveau santé, c’est aussi bien meilleur! Pour ce qui est du budget, si tu changes ton mode de consommation et que tu as une certaine rigueur, tu ne dépenses pas vraiment plus.

Lorsque nous avons créé les GG, nous voulions un café de quartier dans le sens large du terme, c’est à dire ne pas se contenter de juste tirer des bières et servir des assiettes mais aussi qu’il y ait du lien social, des animations et des concerts… J’ai passé une licence d’entrepreneur du spectacle pour avoir l’autorisation de faire plus de dates, et maintenant nous sommes réellement un café-concert, et nous avons des spectacles tous les week-ends. Nous faisons également un blind-test par mois et un karaoké tous les trois mois environ. La programmation musicale, dont je m’occupe, est assez variée. Nous avons souvent des concerts de blues, mais sommes ouverts à tous les styles, comme la funk, la soul, le rock, le hip hop comme avec un groupe de Marseille qui vient prochainement. Nous faisons également des jams sessions tous les derniers samedis du mois, ce qui donne l’occasion de jouer sur le piano du bar, qui appartenait à ma famille.